Rigaud, 1881 : Avoir fait, en collaboration, avec un ou plusieurs ce qu’il faut pour se croire le père d’un enfant.
France, 1907 : Se dit d’un homme qui a partagé avec un ou plusieurs autres les faveurs d’une femme devenue ensuite mère et qui, par conséquent, peut revendiquer une partie de la paternité de l’enfant.
Faire des enfants par l’oreille. Façon de procréer racontée aux enfants par les parents et à laquelle, au-dessus de six ans, les petites filles ne croient plus. On connait ce couplet des Raretés de Lamotte-Houdard :
Une fille de quinze ans,
D’Agnès la pareille,
Qui croit que les enfants
Se font par l’oreille…
Cette expression bizarre vient sans doute d’un vieux noël populaire où il est dit que la Vierge conçut par l’oreille, d’où cette épigramme :
Sitôt qu’eut parlé Gabriel,
La Vierge conçut l’Éternel
Par une divine merveille,
L’Archange ainsi le lui prédit.
Et de là peut-être a-t-on dit
Faire des enfants par l’oreille.
On lit dans un vieux chant d’église :
Gaude, Virgo, Mater Christi,
Quæ per aurem concepisti.
« Réjouis-toi, Vierge, mère du Christ, qui a conçu par l’oreille. »